dimarts, 30 de setembre del 2008

Jules et Jim

Jules et Jim

Era un cine petit, amb poca gent, i jo,
que vivia l’amor en cartes sempre urgents
on hi havia el carmí de besades cremants,
vaig sortir convençut que era cosa de dos
viure junts i em vaig perdre pels Champs Elysées.

D’aleshores encara em fascina el Truffaut
putejat de la infància a Les quatre cents coups,
de L’amour à vingt ans o de L’argent de poche.

Regne d’ombres m’assec a la cova i revisc
exultant amb Plató La nuit américaine.
Tots dos hem madurat, Antoine Doinel és mort,
però qui no tindrà a un París de nouvelle vague
juvenil La peau douce quan veu Baisers volés!

El cine era petit, amb poca gent, i jo,
que fugia enversat d’un país estantís
atufat de resclum, no record el seu nom.

Les butaques tenien un suau tacte verd
i el metro Chatillon-Montrouge, esperitat,
passava fent renou cada quinze minuts.

Ponç Pons, El salobre


Jules et Jim

C’était un petit ciné, sans grand monde, et moi,
Qui existait à l’amour par des lettres très urgentes
Maculées du carmin de baisers enflammés,
J’étais sorti croyant qu’il fallait être deux
Pour vivre ensemble. J’allais aux Champs Elysées.

Depuis lors me fascine encore le Truffaut
Des saloperies de l’enfance des Quatre cents coups,
De L’amour à vingt ans ou de L’argent de poche.

Pays d’ombres, assis dans la caverne je revis,
Excité par Platon, La nuit américaine.
Nous deux avons mûri, Antoine Doinel est mort,
Mais qui n’aura pas dans ce Paris de nouvelle vague
Juvénile La peau douce en voyant Baisers volés!

C’était un petit ciné, sans grand monde, et moi,
Qui fuyait plein de mots un pays corrompu,
Empesté de moisi, j’ai oublié son nom.

Les fauteuils procuraient un moelleux toucher vert
Et le métro Chatillon-Montrouge, affolé,
Passait avec grand bruit toutes les quinze minutes.

Ponç Pons, Le sel
 
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